PONCTION

PONCTION

PONCTI

On a d’abord désigné sous le nom de ponction l’intervention qui consiste à introduire une aiguille dans une cavité naturelle (articulation par exemple) ou dans une cavité pathologique (abcès ou kyste). Dans tous les cas, on ne doit opérer qu’en asepsie rigoureuse. Une ponction aura soit un intérêt diagnostique, ce qui permet de pratiquer des prélèvements (ponction dite exploratrice), soit un intérêt thérapeutique, du fait de l’évacuation d’un épanchement (ponction dite évacuatrice).

Les ponctions ainsi définies se pratiquent principalement:

au niveau du rachis: ponction lombaire permettant l’étude du liquide céphalo-rachidien;

au niveau de la paroi thoracique: ponction pleurale permettant l’évacuation d’un épanchement pleural;

au niveau de la paroi abdominale: ponction d’ascite permettant l’étude et l’évacuation d’un épanchement intrapéritonéal;

au niveau du système lymphatique: ponction ganglionnaire.

Bien entendu, on peut aussi qualifier de ponction veineuse le prélèvement d’un échantillon de sang, par exemple au pli du coude.

Mais l’acception du terme de ponction s’est trouvée récemment élargie: on retire aujourd’hui des éléments du tissu médullaire des os par ponction faite avec un trocart spécial (porte-aiguille creuse renforcée intérieurement par un mandrin que l’on retire lors du prélèvement avant d’aspirer le produit à étudier à l’aide d’une seringue). D’autre part, on a pris l’habitude de pratiquer des ponctions-biopsies indispensables à l’étude des lésions tissulaires dont peuvent être atteints divers organes pleins (foie, rein) ou certains revêtements d’organes creux (muqueuse des voies respiratoires ou muqueuse des voies digestives).

ponction [ pɔ̃ksjɔ̃ ] n. f.

• poncion 1444; h. XIII^e « action de piquer »; lat. punctio

1 ♦ Opération chirurgicale qui consiste à introduire un instrument pointu (habituellement une aiguille) dans une cavité normale ou pathologique, à travers les tissus qui la recouvrent, pour en retirer du liquide ou y introduire un médicament. ⇒ -centèse; amniocentèse, paracentèse. « Je fais des ponctions dans des ventres pleins d'eau » (Aragon). Ponction lombaire : prélèvement de liquide céphalorachidien pour analyse, ou injection d'un médicament ou d'un anesthésique (⇒ péridurale, rachianesthésie) . Ponction-biopsie : prélèvement par ponction d'un fragment de tissu, en vue d'un examen au microscope.

2 ♦ Par métaph. (1945) Prélèvement (d'argent, etc.). C'est une importante ponction dans son budget, sur sa fortune.

● ponction nom féminin (latin punctio, -onis) Acte consistant à introduire une aiguille ou à pratiquer une ouverture étroite dans un tissu, un organe, une cavité naturelle ou pathologique pour en extraire un gaz, un liquide ou pour en prélever un échantillon. Action de prélever une partie importante de quelque chose, surtout d'une somme d'argent.

ponction

n. f.

d1./d MED, CHIR Prélèvement d'un liquide dans une cavité du corps, opéré au moyen d'une aiguille creuse, d'un trocart.

d2./d Fig. Prélèvement (d'argent, notam.).

⇒PONCTION, subst. fém.

A. —MÉD. Intervention consistant soit à évacuer ou à prélever, chez un patient, une partie du contenu d'une cavité naturelle ou pathologique, soit à injecter une substance médicamenteuse, à l'aide d'une aiguille creuse, d'un bistouri, d'un trocart. Ponction évacuatrice ou curative, exploratrice; ponction d'un abcès; ponction abdominale, amniotique, pleurale. Nous n'avons d'espoir que dans les ponctions qu'on va faire à un ventre extraordinairement gonflé d'eau (MALLARMÉ, Corresp., 1879, p.201). Madame, dit le médecin, vous avez une petite casserole et une lampe à alcool pour faire bouillir cette aiguille à ponction? (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.230).

♦Ponction lombaire.

— P. métaph. C'est miracle, me disait un ingénieur spécialisé qui a eu à s'occuper d'elle [la tour Eiffel], qui l'a auscultée, palpée, examinée (...) a pratiqué sur elle des ponctions et des injections sans garantie dans sa vieille carcasse, c'est miracle qu'elle ne soit pas déjà par terre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.204).

B. —Au fig. Prélèvement d'une partie d'une chose, en partic. d'une somme d'argent. Les uns déclarent: «Face à l'inflation, prenons le taureau par les cornes. Opérons dans les liquidités une ponction radicale (...)» (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.118). Combattre le spectre illusoire d'une pénurie proche d'énergie et d'une ponction de devises étrangères qui en aurait résulté (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p.132). Avant les années 1950 le croît démographique parisien résultait uniquement d'une ponction sur le pays (BELORGEY, Gouvern. et admin. fr., 1967, p.417).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. XIII^es. poncion «action de piquer» (Le livre de la misère de l'homme ds DELB. Notes mss); XVI^es. poncion «opération par laquelle on évacue des liquides épanchés dans une partie du corps en y faisant une ouverture» (Trad. du gouv. des princes de G. Colonna, Ars. 5062, f ° 225 v ° ds GDF. Compl.); 2. 1945 fig. «action de prélever une somme d'argent» (R. ARON, ds Les Temps modernes, n° 1, oct., p.88 ds QUEM. DDL t.15). Empr. au lat. punctio «action de piquer», «pointe», «élancement». Fréq. abs. littér.:32.

DÉR. Ponctionner, verbe trans. a) Méd. Traiter, vider en pratiquant une ponction. Pour ponctionner un abcès on se sert soit du bistouri pointu ou d'un cautère (GARCIN, Guide vétér., 1944, p.24). Un des premiers gestes est de ponctionner le ventre pour examiner le liquide d'ascite et éventuellement pour en soustraire quelques litres et soulager le malade (QUILLET Méd. 1965, p.153). ) Empl. abs. Goubeau ponctionne avec un trocart simple (DEMANCHE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 1 1924, p.24). ) P. métaph. Les méthodes du vieux Salomon sont, à cet égard [psychiatrie], parfaitement hérétiques: ponctionner le client, prélever une sorte d'échantillon moral, tel lui paraît le fin du fin (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p.64). b) Au fig., fam. Prélever une partie d'un tout, en partic. une somme d'argent. Près de la moitié du revenu des ouvriers ponctionné par les prélèvements fiscaux et les cotisations sociales, ce sont bien là des charges insupportables (La Vie ouvrière, 24-30 janv. 1983, n° 2004, p.9). — [], (il) ponctionne [].— 1^re attest. 1837 (Journal de méd. et de chir. pratiques, VIII, p.502 ds QUEM. DDL t.8); de ponction, dés. -er.

BBG. —DAUZAT Ling. fr. 1946, p.258. — DUB. Dér. 1962, p.56 (s.v. ponctionner). — GOHIN 1903, p.365.

ponction [pɔ̃ksjɔ̃] n. f.

ÉTYM. Attestation isolée XIII^e, « action de piquer »; poncion, 1444; lat. punctio, onis.

❖

1 Opération chirurgicale qui consiste à introduire un instrument pointu (habituellement une aiguille) dans une cavité normale ou pathologique, à travers les tissus qui la recouvrent, pour en retirer du liquide ou y introduire un médicament. ⇒ Aspiration, paracentèse; et aussi piqûre. || Instruments servant à faire une ponction (aiguille, bistouri, seringue, trocart). || Ponction exploratrice (faite pour préciser un diagnostic). || Ponction lombaire ou rachicentèse, qui permet de retirer une petite quantité de liquide céphalo-rachidien pour analyse ou injection d'un médicament ou d'un anesthésique. ⇒ Rachianesthésie. || Ponction-biopsie : prélèvement par ponction d'un fragment de tissu, en vue d'un examen au microscope. || Ponction abdominale, cérébrale, pulmonaire, rénale, sous-occipitale, sternale, ventriculaire.

1 La ponction lombaire montre un liquide clair, un peu hypertendu (22 au manomètre de H. Claude), et contenant 0,56 d'albumine et de nombreux lymphocytes. Aucune réaction ne s'est produite à la suite de la ponction.

B. Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 256.

♦ Ponction évacuatrice ou curative. || Vider un abcès par une ponction. || Traitement de l'hydropisie, de la pleurésie (⇒ Thoracentèse) par les ponctions. || Faire une ponction à un hydropique (cit. 2). ⇒ Ponctionner.

2 Je fais des ponctions dans des ventres pleins d'eau (…)

Aragon, les Beaux Quartiers, I, XVIII.

➪ tableau Lexique de la chirurgie.

2 (1945). Par métaphore. Prélèvement (d'argent, etc.). || Impôt qui opère une importante ponction sur la fortune des épargnants.

3 S'il s'agissait seulement de réduire la circulation fiduciaire, l'impôt de la Libération, puis l'échange sans blocage ont effectué, au moins temporairement, une « ponction monétaire ».

R. Aron, in les Temps modernes, n^o 1, oct. 1945, in D. D. L., II, 15.

❖

DÉR. Ponctionner.

Encyclopédie Universelle. 2012.